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CYCLO SPORT CIOTADEN
3 mai 2012

BRIGITTE OU LA MALEDICTION DU 48 DENTS .....

 

Brigitte ou la malédiction du 48 dents.  FCSR100-FCCE100_1

 

 

En ce jour pluvieux de fin avril, je vais vous narrer et aussi essayer de vous faire marrer en vous racontant les exploits de ma douce et tendre moitié lors du dernier Raid des Apilles.

18 mars, jour anniversaire de Sainte Brigitte (par courtoisie je vous tairai le chiffre), 1ere cyclo de l'année. Avec la Bailly's family, nous nous entassons dans la voiture et vogue la galère. Vu la suite, c'est un euphémisme...

Direction St Rémy de Provence. L'année passée l'épreuve était prévue en juin, hélas, 3 fois hélas, une météo de m.... a réduit le peloton a sa plus simple expression. Beaucoup de compétiteurs ayant préféré bâcher ou tout simplement décidé de ne pas y aller. Cette année, l'organisateur prévoyant une belle affluence a choisi une date plus avancée dans le calendrier.

Après un hiver en demie teinte et surtout un mois de février catastrophique, bon nombre de cyclos avaient des fourmis dans les gambettes rasées de frais.

Deux parcours au programme : 88 et 135 kms avec pour chacun deux fois la montée de la côte des Baux de Provence. Pas la montée habituelle, que nenni !!! Les « traçeurs » du parcours ont remis en service un chemin vicinal dont la particularité principale est de ressembler à la Tranchée d'Aremberg mais avec des pourcentages plus conséquent. On y reviendra plus tard ….

Parcours 2012


Nous arrivons sur place et retrouvons notre ami Richard dit Riri du GrosPetto. Le malin, pour éviter un lever aux aurores avait campé sur place dans le camping car. Il en avait profité pour récupérer nos dossards et autres petits cadeaux, grand merci....Il s'était garé en dehors de la ville, à l'endroit prévu pour le repas d'après course.

Nous retrouvons aussi notre ami Jérôme, nouveau marseillais depuis peu.

2012-03-18_09



Le ciel était menaçant mais ça avait l'air de tenir. Bon on tente le coup, puisque on est là.

Brigitte malgré son mal au dos persistant depuis déjà quelques jours avait pris la décision de faire la course malgré la moue dubitative de son médecin traitant...Heureusement que son toubib est plutôt jeune car on aurait pu l'appeler « mes deux seins d'autrefois » ….

Direction la ligne de départ distante de quelques kms.

On laisse filer les concurrents du grand parcours parmi lesquels figuraient la championne du monde des cyclosportives et Alain Prost.

dep_collector_560


A notre tour d'enfourcher nos fidèles destriers (pas de commentaires déplaisants, je ne parle que de vélo, non mais !!!).

2012-03-18_09


2012-03-18_09


Le départ se fait en faux plat légèrement montant, le hic c'est que le faux plat dure 10 kms et qu'il est de moins en moins en faux plat mais de plus en plus en vraie montée.

Lucho Speedy Gonzales est déjà loin devant et Richard nous avait aussi dépassé quand nous quittons la départementale pour nous engager sur le chemin vicinal dont je parlais plus haut. Les petites routes chères à nos deux Francis, celles qu'on emprunte de temps en temps derrière St Cyr et La Cadière sont de véritables sinécures autoroutières par rapport à ce qui se présentent sous nos roues.

vlcsnap-2012-03-19-21h19m04s158


Graviers, herbes folles et autres ornières parsèment ce chemin de croix, et çà ne fait que commencer. Au bout de quelques centaines de mètres d'un plat relatif, au détour d'un virage on voit au loin une trouée enfin un truc qui a l'air de grimper sec, la preuve, je vois quelques gus qui poussent leurs bécanes...

Petit descriptif de cet « obstacle ». Environ 250m à 15%, un replat de 100m à 10% et pour finir 300m à 18/20%, le bonheur absolu pour mes quelques petits kgs superflus...

Brigitte qui jusque là me tenait compagnie, me lâche. Je mets un point d'honneur à ne pas mettre pied à terre mais p....que c'est dur... je plafonne à 7/8kms/h et encore je suis optimiste...

Quelques spectateurs avaient bien choisi l'endroit pour venir nous encourager, le spectacle était garanti....

J'arrive à peu près 50 m du sommet quand un petit attroupement sur la gauche de la route m'interpelle. Quelques personnes essayent de remettre debout un cycliste...Surprise, le cycliste n'est pas un mais une cycliste...Et oui, vous avez deviné... Brigitte, les 4 fers en l'air, un pied encore bloqué sur la pédale. Je m'arrête, enfin j'essaie. Pas facile de s'arrêter en pleine côte. J'y parviens et tel le Chevalier Blanc enfin Noir vu la couleur de mon maillot je me précipite pour l'aider à se relever. Plus de peur que de mal, pas de bobos hormis l'amour propre un peu atteint. Je lui demande ce qui lui est arrivé. Réponse: « je sais pas trop, j'en pouvais plus, c'était trop dur, je suis pas arrivé à déchausser !!!! »

Je regarde son vélo, pour vérifier s'il est OK afin de reprendre la course et là ….stupeur. La blonde a encore frappé. ELLE ETAIT SUR LE GROS PLATEAU...

Je montre çà aux gars présents, je crois qu'ils en rigolent encore maintenant. Pas le temps de s'apitoyer, on repart ….à pied !!! Essayez de remettre les cales dans une pente à 20% (n'est-ce pas Madame Nora). On pousse nos vélos sur les derniers mètres de la montée. Et dire qu'on doit remonter ce « merdier » en fin de parcours …. Quelques hectomètres plus loin, nous retrouvons la civilisation, en l'occurrence une route départementale « normale », nous passons sous le château des Baux de Provence et continuons notre petit bonhomme de chemin.

RA_12B_500


Les aléas du parcours font que de temps en temps quelques « paquets » du grand circuit nous reviennent dessus. On en profite pour nous mettre dans les roues et rester un maximum au contact. A ce petit rythme nous retrouvons BB alias Madame météo sur Iphone. Elle était un peu perdue à un carrefour, ne sachant de quel côté passer.


peloton_antiques_560

A la faveur du passage d'un nouveau groupe, je laisse ces dames à leur triste sort, En tête de ce groupe un maillot ne m'est pas inconnu. Blanc avec une ancre marine, ca vous dit rien ???

Il me dit bonjour et m'encourage. Sur le coup impossible de mettre un nom. Je saurai plus tard qu'il s'agit de Jean- Philippe W. Je fais quelques kilomètres collé aux basques de ce groupe.. Un passage plus pentu aura raison de cette aspiration.. Au petit jeu des groupes qui me rattrapent je passe sans trop d'encombres le passage délicat de la plaine de la Crau. Grande ligne droite, sans possibilité d'un quelconque abri et bien sur vent assez violent défavorable...Quelques gouttes commencent à tomber mais rien de dramatique...pour l'instant.

J'arrive au premier ravito. J'avais pas forcement prévu de m'y arrêter mais j'aperçois mon ami Richard du Gropetto's Club, tranquillement attablé et sirotant quelques boissons énergisantes. On discute un peu le coup et lui dit qu'il faudrait quand même penser à finir la course... Non, Richard je ne dirais pas que tu croyais que le temps passé au ravito était décompté... Tu es pardonné, c'est ta 1ere cyclo et ton mentor avait oublié de te prévenir...On repart et faisons un bon bout de chemin ensemble. De temps en temps je suis obligé d'utiliser les mots magiques : «  Tranquillou, Richard, tranquillou ». La pluie nous surprend dans une bosse, pas trop grave me direz-vous, sauf qu'avec la buée, je n'y vois plus rien et sans lunettes je risquerai de prendre Richard pour un estoquefiche (Estoquefiche : déformation de stockfish. Morue salée. Désigne aussi une maigreur intense. "Cette fille, c’est un estoquefiche.") dixit dictionnaire du petit marseillais.

On s'arrête au sommet pour un désembuage en bonne et due forme. On se met sagement sur le bas côté de la route. Derrière nous, on entend le bruit caractéristique des roues carbone, le temps de se retourner et on assiste à qui aurait pu devenir un drame. Un petit groupe de 6 ou 7 gars finissent en trombe la montée, complètement à GAUCHE de la route. Et bien sur, un brave gars en voiture arrive tranquillement dans l'autre sens... On n'a pas eu le temps de crier, d'esquisser un geste pour prévenir de quoi que ce soit.

Le mini peloton s'est scindé en deux, une partie est passé à gauche entre le bas côte et la voiture, l'autre est passé à droite. Un coureur a légèrement touché mais sans chuter.

Depuis ce jour, le pauvre gars en voiture a encore les guibolles qui flageolent mais le pire est que les gars en vélo l'ont engueulé... M'enfin, Messieurs, c'est pas le championnat du monde et qui plus est, les routes ne sont pas fermées... Si vous voulez que les organisateurs de cyclosportives puissent continuer longtemps à nous proposer de belles épreuves, un peu de sérieux et respecter un minimum le code de la route.

Avec mon compagnon d'infortune, on reprend la route et entre deux averses on arrive à nouveau au pied de la monstruosité du jour. On se fait la bise, chacun pour soi et Campa pour tous. Décidément, il sera dit que je ne finirai jamais cette côte. A 100 m du sommet, plus de jus, panne de cuisses bref je finis à pied. En repassant sous le château des baux, je me fais enrhumer par un petit gars, habillé tout en noir et sans pub apparente, c'était Alain Prost.

Impossible de le suivre, on aurait dit un petit cabri...Un peu la silhouette de notre ami du 05, Vincent...C'est à ce moment là que les dieux se déchainent, une véritable trombe d'eau se déverse sur moi. Peu importe si les autres se mouillent mais moi j'ai une sainte horreur de rouler sous la pluie.

Plus que quelques kilomètres et le calvaire finira. Encore une belle descente (style Caunet) que je dévale à ….10 à l'heure...Derrière moi, une voix avec un accent du NORDDDDDDD ESTTTTTTTTTTTTTTT, m'ordonne de m'arrêter. C'est BB qui me signale que ma blonde a déraillé et demande de l'aide. Je fais un rapide calcul avec les quelques neurones qui restent en ma possession. Le temps que je remonte la bosse, on sera pas loin du 14 juillet.. Y aura bien un gus pour la dépanner. Avec son sourire ravageur, elle devrait y arriver.

On décide de rallier l'arrivée sans l'attendre (enfin c'est moi qui décide). Plus que 5 kms de plat. C'est sous une pluie battante que nous franchissons la ligne sous les applaudissements d'une foule en délire constituée du chronométreur, du speaker et du préposé à la récupération de la puce électronique.

Deux minutes plus tard 48X12 arrive. On ne s'attarde pas et retrouvons dare dare la voiture.

Luc nous y attendait depuis déjà fort longtemps (d'ailleurs il commençait à prendre racine). Il était arrivé avant les pluies d'hiver... et avait eu largement le temps de se changer. Tandis que nous trois, réfugiés dans la voiture, trempés comme une soupe (froide), pas facile d'enlever nos éponges collantes et de remettre des vêtements secs...On aurait dit des vers géants dans un pot de confiture...

Luc, horrifié du spectacle, préfère aller déjeuner. Nous irons dégusté la paella à son retour...

Retour qui tarde un peu. Beaucoup de monde et une seule personne à servir le plat principal, normal que çà coince au portillon. On en fera, nous aussi l'expérience. Heureusement la paella était bonne, le vin gouleyant et l'ambiance sympathique. On y retrouve Jean-Phi qui nous raconte sa course et Brigitte me raconte enfin ce qui s'est passé.

On lui avait tellement dit que cette bosse était redoutable qu'elle en a fait une fixation au point de ne pas gérer ses développements... Trois avés et deux paters plus tard, elle était absoute de ce péché de jeunesse cycliste...

Luc me rejoint pour assister aux remises des récompenses. Inutile de dire que pour nous, on repassera....

Que nenni, on se rattrapera la prochaine fois.

Bravo à tous et toutes, une spéciale dédicace à Richard pour sa 1ere cyclo.

Pour Brigitte, déjà qu'elle n'était pas flambante flambante avant cette course, le 48 dents lui a été fatal.

Le lendemain, gros mal au dos: diagnostic nerf crural coincé. Après différents traitements quasi inefficaces le salut vint d'une infiltration.

Depuis, rassurez-vous, tout va bien... elle rouspète de nouveau, c'est bon signe !!!!


Jeff W

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Commentaires
T
bravo a tous et a toutes pour cette premiere cyclo.<br /> <br /> <br /> <br /> bravo au gropetto donc,je vous a samedi pour dimanche dans le nouvel episode des boucles du verdon.<br /> <br /> <br /> <br /> pour ma part retour de conges hier tour du siou blanc avec les pennois content de ma reprise demain sortie et apres du jus pour dimanche.<br /> <br /> <br /> <br /> a bientot.CB A+
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O
Merci Jeff pour cette narration agrémentée de toutes les anecdotes de cette sortie oh combien redoutable ! le 48 dents celà ne pardonne pas , j'espère que Brigitte va vite retrouver une forme olympique........pour moi , pas trop de vélo à peine 1000 bornes , je vais un peu trop à la pêche , donc dur d'être sur tous les fronts , j'espère néanmoins revenir rouler un de ces jours avec vous , à bientôt Olivier
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R
Bravo chef fondateur du Gropetto , ça valais le coût d'attendre le récit de cette cyclo. <br /> <br /> <br /> <br /> J'en pleure encore de rire<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma première cyclo elle fut bien arrosée <br /> <br /> <br /> <br /> Remarquez pour ma deuxième j'ai eu le froid , le vent et cerise sur le cake la neige au chalet reynard <br /> <br /> <br /> <br /> Que nous réserve la 3éme ????<br /> <br /> <br /> <br /> Non la 3émé on l'a pas faite y avait tempête <br /> <br /> <br /> <br /> Pour les boucles du Verdon on espéré beau temps.<br /> <br /> <br /> <br /> RIRI ( membre permament du gropetto's club)
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F
On navigue entre Blondin et Cervantès. On quitte Don Quichotte et Sancho Pança pour se retrouver<br /> <br /> avec les Forçats de la Route.<br /> <br /> Du grand Jeff !!<br /> <br /> On se régale !!
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