LA LOZERIENNE LE 11/05/2014
Décidément, cette Lozérienne aura fait couler beaucoup d'encre.
Vous trouverez en fin d'article une 3ème version
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Christine ou la malédiction de la fourche arrière.
Samedi 10 mai la Web's family est de nouveau sur les routes pour ré-découvrir une cyclo-sportive qui avait vu l'éclosion du talent de Brigitte en 2011 (voir compte rendu de La Lozérienne 2011).
Cette fois ci, c'est en compagnie de Christine et Michel de Carnoux que nous faisons le voyage avec Michel en pilote prudent et aux petits soins de ses passagers. Direction La Canourgue (360 kms)
Nous partons le samedi matin pour arriver aux alentours de midi à Millau, après avoir vu de loin le fameux viaduc.
Nous descendons dans le centre ville et après avoir fait plusieurs fois le tour de quelques ronds-points. Il paraît que c'est une des spécialités de notre Fangio, ne souriez-pas. Cela ne vous est jamais arrivé de tourner en rond, moi aussi j'en sais quelque chose, surtout depuis la mise à jour de non dernier GPS de la marque LA BLONDE …
Nous pique-niquons au bord du Tarn avec quelques visiteurs qui n'ont pas peur de finir en foie gras...
Arrivée en début d'après-midi dans la capitale de la foire aux célibataires. La Canourgue est un village de 2000 habitants qui voit sa population augmenter significativement durant le week-end de Pâques.
La Canourgue est traversée par de nombreux canaux ce qui lui vaut le surnom de « petite Venise lozérienne » sans doute un signe du destin pour la désigner aux futurs amoureux…
Cette fameuse foire aux célibataires a lieu chaque année à Pâques depuis 1982...
Après avoir récupérer nos dossards et retrouver Bernie et Huong, partis un peu plus tard et Richard et Patricia qui nous avaient précédé la veille avec leur Mobile-Home à roulettes, nous visitons ce charmant petit village.
Un arrêt au stand pour ravitailler s'impose et décidons de succomber aux traditions culinaires locales.
Le repas du soir pris en commun permet à Michel (hors compétition) de goûter à quelques spécialités dont la fameuse « Pouteille ».
Pour les inconditionnels, en voici la recette :
Préparation de la Pouteille
Au départ était la légende …
Gargantua, épuisé après une longue marche et tenaillé par la faim, décide de s'arrêter avant d'entrer dans le village de La Canourgue. L'immense cuvette de grès située au pied du Sabot retient son attention; il s'assied sur ce curieux rocher, en attendant que les fadarelles (les fées) l'informent de la cuisson d'une étrange préparation composée de boeuf, de pieds de cochons, de pommes de terre et de vin.
500 g de boeuf à braiser (paleron, basses côtes...) coupé en morceaux
4 pieds de porcs dessalés, fendus et partagés
1 oignon
1 ail et 2 échalotes
1 verre à liqueur d'armagnac ou 1 goutte de marc
1 c à s de farine
2 litres de vin
1 bouquet garni (laurier, thym et persil)
1 kilo de pommes de terre
Sel et poivre
Dans une cocotte, faire revenir les morceaux de boeuf dans le saindoux.
Ajouter les pieds de porc et l'oignon en quartiers puis l'ail écrasé et les échalotes émincées.
Au choix, flamber avec l'Armagnac ou ajouter une goutte de marc.
Ajouter la farine, laisser roussir puis délayer avec le vin jusqu'à ce que la viande soit couverte.
Compléter avec le bouquet garni.
Saler, poivrer et laisser mijoter 4h.
Peler et détailler les pommes de terre en dés.
Les ajouter et poursuivre la cuisson encore 1h.
Rien qu'en écrivant ces quelques lignes, j'ai pris 500 grs....
Dimanche 11 mai.
Il a plu une bonne partie de la nuit, la route est encore bien trempée par endroits mais l'optimisme l'emporte et nous décidons de partir.
Richard (le nouveau craint dégun) s'est engagé sur le grand parcours (135 km - 2000 m de dénivelé ) et nous quitte à 9h00. Tous les autres, plus raisonnables optons pour le petit parcours (90km - 1200 m de dénivelé) et partons à 9h30.
Pour certains le moment qui précède le départ est cool..;
Pour d'autres c'est plutôt la zen atitude...
Mais tout finit avec le sourire...
Pour s'échauffer l'organisateur nous fait faire le tour du village. Bonne initiative à priori mais c'est une belle pagaie, chacun veut se placer, çà joue des coudes, la route glissante n'arrange rien. Demi tour à un rond-point, on croise la queue du peloton. Bref un gros merdier....Un C.S.C me double, il s'agit de Martins pas le Freddie des années 70 mais Cédric.
Départ lancé. Huong qui à un Bouddha horreur des pelotons est tétanisée et se retrouve vite fait bien fait derrière moi. Les 15 premiers kms sont un mélange des gorges d'Ollioules et de la montée du Camp. Comme d'hab je forme le Gros-petto à moi tout seul et Miss Hanoï me double avec un petit sourire d'encouragement.
Les kms s’égrènent laborieusement quand soudain j'entends une voix familière derrière moi.
Non je ne rêve pas, je ne me suis pas transformé en pucelle (Jehanne d'Arc, pour les fâchés avec l'histoire), c'est mon ami Bernie qui me hèle. Il m'explique qu'il a senti son boyau talonner au départ et qu'il s'est arrêté un moment pour regonfler. Lui qui voulait donner un coup de main aux filles, c'est râpé...Que nenni!!! Sans concertation et d'un commun accord, on décide de quitter le parcours officiel de la course et de se positionner au sommet de la principale difficulté du jour (la fameuse montée des Vignes) pour encourager nos championnes. Bien sur il ne nous est pas venu un seul instant à l'esprit de les aider par la suite...vous nous connaissez, on est pas du genre à tirer les gonzesses...
Après s'être un peu perdu sur ces routes qui ressemblent étrangement à celles que nous avons connues à Naussac (normal nous sommes en Lozère), on atterri au Massegros (je suis en terrain conquis...) On se les gêle un peu, le ravito prévu à cet endroit commence à peine à se mettre en place et il est en plein courant d'air.. Repli stratégique dans le seul bistrot à dix lieues à la ronde.
Les minutes passent, longues comme une journée sans jeux de mots à la Jeff.
Les premiers passent, Bernie qui dans une vie antérieure a du être horloger suisse calcule le délai qui nous reste à attendre. On reste encore un peu, beaucoup, passionnément et finalement on se décide à aller à leur rencontre. On commence à descendre le raidard mais point trop car il nous sera impossible de repartir avec elles...Bernie en profite pour se mettre quelques instants dans la peau d'un bernard l'hermite.
Voilà Huong qui arrive, bien calé dans un petit groupe. Les yeux rivés sur la roue qui la précède.
Il faut lui crier qu'on est là pour qu'elle daigne lever la tête : « M'enfin, qu'est-ce que vous foutez-là ?? s'exclame-t-elle … Pas le temps de tout expliquer, l'ermite sort de sa coquille et part avec elle.
Et je reste tout seul, perdu dans la pampa... 3 minutes plus tard, Christine arrive, j'ai le temps de demande des nouvelles de Brigitte, elle est juste derrière à quelques secondes... j'enfourche mon fidèle destrier et me voici prêt pour les retrouvailles. Elle aussi est toute surprise de me voir, c'est pas possible, il n'a pas pu me doubler, je l'aurai vu.. Je l'invite (gentiment) à me suivre.. Le temps de remettre la machine en route, on passe le ravito vitesse grand V et partons en chasse de Christine. On la reprend et restons groupés jusqu'à l'arrivée. Je vous tairai les jurons proférés par les filles en voyant le dernier petit coup de « fesses » (+ de 12%). La dernière descente se fait à très vive allure mais sans excès et voilà les deux derniers kms de plat qui nous séparent de la ligne d'arrivée.
Les filles décident de la passer ensemble mais les puces électroniques en décident autrement. Brigitte dont la puce était fixée sur la fourche avant est classée devant Christine dont la puce était fixée à ….l'arrière....
Résultat, c'est ma moitié qui monte sur le podium et gagne la coupe de la 3eme féminine de la catégorie.
Cela ne chagrine pas plus que çà la reine Christine qui s 'incline devant la technologie.
Bon c'est vrai qu'en temps ordinaire, elle serait largement devant mais Bali est passé par là et la forme est restée dans les contrées lointaines... Elle aura bientôt l'occasion de se rattraper et de se venger....
Reste une formalité pour les gourmands : la dégustation de l'Aligot lors du repas après cyclo.
Certains (Michel et moi au hasard) ont bien apprécié, les autres moyennement.(les goûts et les couleurs....)
Lors du repas nous profitons de l'occasion pour mieux faire connaissance avec Cédric.
Richard qui en a finalement fini ( Patricia est rassurée) nous raconte son parcours, dur mais il est très content de sa performance.
Vient la remise des récompenses et la montée des marches (avec un peu d'avance par rapport au festival) pour la blonde de service..et la bise du maire de la Canourgue qui n'en rate pas une...
Pas trop le temps de traîner car le chemin du retour est long. Nous prenons quand même 5 minutes pour nous arrêter au viaduc de Millau pour une dernière photo.
Merci à nos G.A (gentils admirateurs) Patricia et Michel pour leur patience à nous guetter au départ et à l'arrivée...
A bientôt pour la suite de nos aventures...
J W
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Voilà encore un super résumé de notre ami Jeff où humour, convivialité et ...sport se mélangent fort bien.
Vous trouverez ci-dessous un CR un peu plus sportif ;-) ;-) de notre ami Cédric.
Cédric :
Le temps n'est pas au top, c'est couvert et il y a quelques goûtes, je ne suis pas motivé, en plus je me sens fatigué et j'ai mal aux jambes.
Mais je ne suis pas venu là pour repartir sans courir, je me motive, j'effectue un très léger échauffement, j'ai froid et vraiment pas envie. Je rejoins le sas de départ sans grande conviction.
Nous n'avons finalement pas eu de pluie sur le parcours et nous somme rentré avec des routes presque sèches.
J'ai de plus eu la chance de partager le repas à la même table des cyclos du club, que je ne connaissais pas et de qui j'ai fait la connaissance. C'était un plaisir et les couleurs du CSC était encore fièrement représenté.
Richard R., nouvel adhérent et déjà "embricadé" dans le Team-Cyclo de la Web's Family, a décidé pour sa 3ème cyclosportive de se lancer sur le grand parcours.
Ci-dessous son résumé :
Durant la nuit la pluie a frappé longuement le toit du camping-car accentuant l'inquiétude qui me gagne à l'approche du départ. Huit heures... je me décide à sortir et à préparer mon vélo. Il pleuviote et il fait un froid de... canard. Mon voisin, qui pointe son nez, me dit « Si ça continue, je fais la première boucle et j'arrête ! ». Pour la petite histoire, il finiera 38ème au scratch et 1er de sa catégorie (Intox ?)
Nous voilà enfin sur la ligne de départ... Le speaker nous propose un choix cornélien, la pluie ou le vent. La nature optera pour le vent !
Neuf heures, le départ est donné... C'est parti pour 135 kilomètres et plus de 2000 mètres de dénivelé. Nous devons effectuer une boucle de 47 kilomètres qui passe par le col de Trébatut avant de repasser par La Canourgue et emprunter ensuite les mêmes routes que le petit parcours.
La chaussée est mouillée, je fais preuve de prudence et essaie d'appliquer tous les conseils qui m'ont été prodigués (merci papy JP... ).
La montée du col se fait à mon rythme (très moyen) mais je parviens à rattraper des concurrents dans les descentes. Retour à La Canourgue, le bitume est sec mais le vent souffle.
Nous voilà sur le tracé du petit parcours.
Première bosse de la Baraque de Lutran que je franchis avec quelques compagnons de galère... Descente rapide et nous voilà dans la vallée du Tarn. Le paysage est magnifique mais nous avons le vent de face. Nous sommes une trentaine à rouler ensemble mais personne ne veut passer devant. A deux reprises je me retrouve seul, vent de face, et, en me retournant, m'aperçois que personne ne se trouve dans ma roue. Ils doivent se tromper de Riri ! Je stoppe mon élan et me remets dans le paquet.
Nous arrivons au village des Vignes et nous trouvons face à une montée aux pourcentages vertigineux. Une bonne partie de ceux qui ne voulaient pas rouler dans la vallée me dépassent et escaladent à bonne allure. Je me suis fait avoir ! C'est le métier qui rentre... J'ai toujours pensé que l'on apprenait mieux à ses dépens !
Au sommet des Vignes de petites bosses se succèdent avant de resdescendre vers l'arrivée. Je serre les dents et regagne La Canourgue afin d'y déguster l'aligot.
Je termine à une modeste 129ème place... L'essentiel étant de participer, j'essaierai de faire mieux la prochaine fois."
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Francis.
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